Research et foundings

vendredi 21 juin 2019

Extraits de messageries


Mon Ami, je ne suis pas ce que je parais. L’apparence n’est qu’un vêtement que je porte, un vêtement tissé avec soin pour me protéger contre ton indiscrétion et te préserver contre ma négligence.
Le « Je » qui est en moi, mon ami, demeure dans la maison du silence ; et il y restera à jamais, inaperçu, inaccessible.
Je ne voudrais pas que tu croies à ce que je dis, ni à ce que je fais ; car mes paroles ne sont que l’écho de tes propres pensées et mes actes ne sont que l’accomplissement de tes propres espoirs.
Quand tu me dis « Le vent souffle de l’est », je te dis : « certes il souffle de l’est » ; car je ne te permettrai pas de savoir que mon esprit ne peut se poser sur le vent, mais sur la mer.
Tu ne peux comprendre mes pensées navigatrices ; je ne voudrais pas non plus que tu les comprennes. Je voudrais être seul sur la mer.
Quand il fait jour chez toi, mon ami, il fait nuit chez moi, même quand je parle du midi qui danse sur les collines ou de l’ombre violette qui glisse dans la vallée ; car tu n’es pas à même d’écouter les chants de ma nuit ni de regarder mes ailes s’envoler vers les étoiles ; et je ne te permettrai point ni de les écouter, ni de les regarder, je voudrais être seul avec la nuit.
Quand tu montes à ton ciel, je descends à mon enfer ; même si tu m’appelles à travers l’infranchissable gouffre : « Mon compagnon, mon camarade » je te répondrai : « Mon camarade, mon compagnon » ; car je ne te permettrai pas de voir mon enfer. La flamme te brûlerait la vue et la fumée t’encombrerait les narines. J’aime trop mon enfer pour te permettre de le visiter. Je voudrais être seul en enfer.

Tu aimes la vérité, la beauté et la droiture ; et moi, par amour pour toi, je dis qu’il est bon et bienfaisant d’aimer ces choses. Mais dans mon cœur, je ris de ton amour. Et j’aurais voulu dérober mon rire à ton regard. Je voudrais rire tout seul.

Mon ami, tu es bon et prudent et sage ; que dis-je ? Tu es parfait ! Et moi aussi je te parle avec sagesse et prudence. Et de plus, je suis fou. Mais je masque ma folie, je voudrais être fou tout seul.

Mon ami, tu n’es pas mon ami ; comment te le faire comprendre ? Ma voie n’est pas ta voie, bien que main dans la main nous cheminions ensemble

Gibran Khalil Gibran

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Commentaire
Très chèr,
Voici une vérité.
De deux choses :
L'une et les astres.
Je t'ouvre mon coeur,
Au travers d'une prose.
Inspirée avec soin, par le talent émérite,
De quelqu'un qui sait, ce qu'il voulait.
Il faut lire, entre, les lignes t'indiquent la route à suivre.
Passage possible pour présenter plusieurs parcours
Chemins prévus et entretenus
Promenades du corps et de l'esprit,
Soulagent l'âme pour la Vie
 
 
#extrait matinal, brique pour les Chroniques Psychédéliques

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