Elle
essaya de m’expliquer brièvement la manière qu’avaient les gens
infectés de penser. Mais il est incroyablement difficile d’arriver
à conceptualiser, sans l’avoir vécu, la façon dont agissent les
esprits en proies à ces tourments. C’est comme si le bon sens s’en
était allé, les laissant dignes représentants, fiers de leurs
pensées, forts de leurs convictions construites sur de fragiles
pilotis. Il aurait été si facile de leur porter mille et mille
tourments en plus mais cela n’aurait eut aucun intérêt ni dans le
leur ni dans le notre. Il y allait de la plus simple logique lorsque
les arguments à leurs dires s’élevaient et aucun procès n’eut
été rendus possible autrement que par eux-mêmes tant les choses
paraissaient évidentes.
Les
contaminés ont une fâcheuse tendance à être profondément marqués
par leur environnement et à le refléter dans leurs
conceptualisations du monde. C’est ainsi que dans des horizons
dégagés et libres, laissant libre court au regard de se poser où
bon lui semble, même si cela se trouve à des lieues d’ici, ils
étaient bien plus enclins à imaginer plus clairement les événements
futurs et à venir tandis que ceux restant murés dans les
quadrillages citadins avaient une fâcheuse tendance fataliste dotée
d’une vision ultra court terme ne pouvant supporter de porter des
fruits.
C’est
ainsi qu’il me fut le plus simple d’expliquer en quoi ces
individus sont sujets à de tels fantasmes quant aux sujets qu’ils
n’ont pas encore eu l’occasion d’expliquer ou de verbaliser.
Ils
ont une vitesse incroyable à l’oubli de ce qui serait des preuves
évidentes et les grands renforts de rationalité les aideront
toujours à se dire que quelque chose est de l’ordre de la chance
infime ou d’un hasard n’étant autre qu’expliquable par la
science.
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